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Mon Automne au Japon

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15 novembre 2006

Inuyama, le château dans le ciel

4 novembre 2006

Petite excursion d'une journée à Inuyama, petite ville à 45 min en train au Nord de Nagoya.
Inuyama est surtout réputée pour ses pêcheurs au cormoran. La nuit venue, ils font glisser leurs embarcations sur l'eau calme du fleuve Kiso et, éclairés par d'imposantes lanternes, lâchent les oiseaux-pêcheurs. Chaque fois qu'un cormoran attrape un poisson, un petit coup sur sa laisse l'invite à remonter sur le canot pour y déposer sa proie. La pêche au cormoran ferme le 15 octobre, nous l'avons donc ratée de quelques jours...
Nous avons par contre bien profité du charme et de la tranquillité d'Inuyama et de la vue magnifique qu'offre le donjon du château sur toute la vallée...
Edifié en 1440, Hakutei no Jô est le plus ancien château subsistant au Japon. Perché sur sa colline, ses différents étages semblent avoir été empilés les uns sur les autres, comme pour se rapprocher chaque fois un peu plus du ciel.

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18 octobre 2006

Kyoto, et au milieu coule une rivière

Cinquième ville du Japon pour sa population (1,5 millions d'habitants) Kyoto demeure la capitale artististique et religieuse du pays.

Bercée par des évocations enchanteresses de cette ville, je m'attendais à des rues tortueuses flanquées de maisons en bois au charme ancien;des temples et sanctuaires qui, pour une fois, n'auraient pas donné l'impression d'avoir été posés là par hasard. La gare de Kyoto, immense composition futuriste de verre et d'acier, m'a vite fait comprendre que je n'étais pas sur la bonne voie. Ainsi, même si elle tient une place à part parmi les grandes villes japonaises, Kyoto n'échappe pas aux myriades de néons et fatras de fils électriques qui s'entortillent le long des façades. D'urbanisme assez disparate, Kyoto manque parfois d'élégance et d'homogéinité dans son architecture; rien ne va ensemble mais ça marche quand même.

Kyoto n'est pas belle donc, mais elle est séduisante. La beauté s'y mérite. Pour goûter à la sérénité d'un sanctuaire perché sur la montagne, il faut marcher longtemps, traverser des quartiers dénués de charme; pour admirer le reflet du Pavillon d'Or sur l'eau, il faut supporter la horde de touristes qui s'y presse; pour surpprendre la démarche furtive d'une geisha, il faut patienter de longs moments au détour d'une ruelle du quartier de Gion...

16 octobre 2006

Au coeur des choses

Pour moi, l’intérêt du Japon réside tout d’abord dans le vécu quotidien des Japonais, dans la façon dont ils perçoivent leur culture, leur pays, leur histoire. La culture japonaise commence par une perception de la réalité qui n’existe pas ailleurs.

Les Japonais adoptent au quotidien une attitude ambivalente qui leur permet de perpétuer leur civilisation très ancienne au cœur d’une vie résolument moderne. On pratique les arts mariaux traditionnels, les cérémonies du thé et l’ikebana (arrangement floral) comme on écoute son iPod, on lit des mangas et on fait son shopping dans les boutiques les plus branchées.

Voilà pourquoi le Japon a  autant de mal à se faire comprendre à l’extérieur. Les Japonais font en apparence les mêmes choses que nous mais en suivant des intentions complètement différentes. Ils vont au cœur des choses (kokoro).

Je vais donc tenter de comprendre tout au long de mon séjour ici l’attitude des Japonais par rapport à leur propre culture, leur passé, leurs traditions ; mais aussi leurs espérances et leurs appréhensions pour les années à venir ; tout simplement leur façon d’être et de vivre.

J’essaierai moi aussi d’aller au cœur des choses.

10 octobre 2006

6 mois à Nagoya

Nous sommes une vingtaine d'étudiants étrangers ( français, polonais, portuguais, américains...) en échange universitaire à la NUCB Graduate School (Nagoya University of Commerce and Business). En tant qu'étudiant graduate, notre campus jouit d'un emplacement idéal, au coeur de la ville.(Fushimi)

Le campus undergraduate est situé à Nishim, à une petite heure en train (RER japonais) mais offre toutes les facilités dont peut rêver le plus sophistiqué des campus américain: terrain de base ball, football, piscine et autres salles de sport; immense résidence universitaire, espaces verts et trésors d'imagination en matière d'archoitecture (le fils du fondateur de l'école est architecte): l'entrée est en fait une espèce de pyramide egyptienne suivi de l'exacte réplique de la Grande Arche de la Défense... Nous nous y sommes rendus pour la Welcome Party (voir l'album photo).

Nous allons donc effectuer tout un semestre de cours (fall semester)  ici, à Nagoya. Nagoya, quatrième ville du Japon, est un grand centre industriel mais se caractérise par une douceur de vivre dont s'enorguellissent ses 2,5 millions d'habitants. Grandes avenues surmontées de passerelles pour les piétons, espaces verts, temples bouddhistes et shintoistes, gratte-ciel étincelants et centres commerciaux, tout est si différent mais si étrangement homogène.

nucb

10 octobre 2006

Le Japon, beauté éphémère

Telle la main droite / d'une sage-femme / la feuille d'érable en automne
Samboku, 17ème siècle

Aller au Japon avant qu'il ne disparaisse.

Le Japon représente le principe même de l'éphémère car il est voué à l'évanescence.

Dans Submersion du Japon, Sakyo KOMATSU s'est appuyé sur des données sismiques vraisemblables pour décrire la disparition du Japon sous les flots, et ce dans un futur très proche.

Il y a donc bien un sentiment d'urgence qui accompagne mon désir de me rendre au Japon

Le Japon, ce «monde du bout du monde », archipel ténu et fragile qui s'étire si loin vers l'est qu'on le dirait prêt à s'extirper du globe.Pic00_46b

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10 octobre 2006

Introduction

Verse l'averse d'automne / je ne suis / pas encore mort

Taneda Santôka. 1882-1939

« Ce qui plaît au monde est un songe éphémère », se lamente Pétrarque (Canzoniere, 1 et 29).

Tel est l’un des enjeux du haïku (forme classique de la poésie japonaise): prendre dans les rets des mots, dans le rythme du souffle, l’évanescence des sentiments, le volatile des pensées, les métamorphoses de l’être. Dire l’indicible, obstinément, lutter contre la mort, désespérément.

Economie de paroles, économie de temps, mais saisir pourtant la vacuité de toute chose, fixer « le transitoire dans l’éternel » selon l’expression consacrée de Baudelaire.

Selon le wabi ou sabi, l’esthétique japonaise cherche la beauté dans l’inachevé, dans l’instant.

S'il n'y a de beau que l'éphémère, alors le Japon est beauté par excellence.

Là, l’éphémère y est ritualisé, le temps qui passe est célébré par de nombreux actes traditionnels et événements liés aux saisons - rougeoiement des feuilles d’érables en automne ou floraison des cerisiers (sakura) au printemps.

J’aurai la chance d’y vivre l’une de ces deux saisons.

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Mon Automne au Japon
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